Le 30 octobre 2024,
ADD : la démission silencieuse (quiet quitting),
un risque avéré
Notre message est alarmiste mais nous le voulons surtout mobilisateur.
Nous pouvons sortir de cette spirale négative,
avec des syndicats forts et représentatifs !
Faites le bon choix aux prochaines élections CPNI du 4 au 8 novembre 2024,
Votez Snpdos-CFDT
Il semble bien loin le temps où, dans un monde du travail malade d’un chômage endémique, intégrer la sécu pour y faire carrière constituait une voie professionnelle attrayante.
Les statistiques relatives aux départs de l’Institution sont éloquentes. Les volumes des démissions tous métiers confondus ont augmenté de 81% entre 2009 et 2019. La période Covid a accéléré le phénomène (1371 démissions en 2019 ; 2340 en 2022). A cela, s’ajoute une augmentation régulière des ruptures conventionnelles (72 en 2009 : 817 en 2022). L’Ucanss se préoccupe aujourd’hui de l’attractivité des emplois et de la fidélisation des personnels en poste et l’Institution dans son ensemble s’inquiète des difficultés à recruter.
Qu’en est-il du phénomène de démission chez les ADD ?
Malheureusement, l’Ucanss ne juge pas utile de communiquer, dans les statistiques qu’elle publie régulièrement sur les effectifs, les données relatives aux départs des personnels de direction. On sait seulement sur la base d’une étude réalisée en juillet 2021 dans le cadre de l’observatoire des métiers qu’il y a eu 45 démissions d’ADD en 2019.
Un raisonnement par analogie conduit à penser que ce chiffre a augmenté avec la crise du Covid.
Faut-il s’en inquiéter ? La réponse est oui, si rien n’est fait pour examiner sérieusement cette tendance, en décortiquer les causes, anticiper sa potentielle aggravation et réfléchir à des solutions pour y remédier.
La hausse des démissions chez les ADD doit être analysée à l’aune des mutations en cours de la société et du monde du travail. Si l’amélioration du salaire reste une motivation essentielle, la remise en cause du rapport au travail, la quête de sens, les aspirations à plus de flexibilité, de qualité de vie et à la reconnaissance sont autant de facteurs qui ressortent des enquêtes sociales récentes pour expliquer la vague de démissions de l’après Covid.
Notre crainte au Snpdos-CFDT est que l’employeur à la sécurité sociale n’ait pas pris toute la mesure de ces bouleversements qui appellent des réorientations beaucoup plus énergiques des politiques RH et salariales.
Nous en voulons pour preuve l’incapacité (le manque de volonté ?) de l’employeur à :
- promouvoir avec force conviction un nouveau modèle managérial : les salariés dont les ADD attendent aujourd’hui une forme de management davantage axé sur la confiance, l’encouragement , la prise d’initiatives et le droit à l’erreur. Force est pourtant de constater la modélisation des organisations via des démarches processus dont la vertu première est de rassurer les tutelles et la gouvernance des caisses nationales mais contraire au principe de subsidiarité : les décisions doivent être prises au plus proche de ceux concernés par celles-ci. L’obsession de la maîtrise et du contrôle est managérialement contre-productive et renvoie aux acteurs locaux un sentiment de manque de confiance ;
- mettre un terme à la dévalorisation des salaires des agents de direction qui traduit un déficit de reconnaissance et de considération de nos métiers largement ressenti : en effet, sans gratification, il est difficile de maintenir sa motivation au travail ;
- améliorer des perspectives d’évolution professionnelle qui se réduisent sous l’influence des restructurations des réseaux ;
- répondre aux attentes et besoins des ADD en matière d’équilibre vie professionnelle et vie privée, de QVCT et de préservation de leur santé ;
- préserver la qualité du travail des agents de direction en renonçant à des choix d’organisation qui déresponsabilisent et infantilisent les équipes de direction, réduisent leur autonomie et leur participation aux décisions.
Des ADD au bord du "quiet quitting" ?
Sur tous ces sujets, le SNPDOS CFDT agit depuis des années.
- Il se mobilise pour obtenir de l’employeur qu’il améliore un projet de classification pour le moment très décevant par ses ambitions et son inadéquation aux enjeux et aux attentes.
- Sur la QVCT, il défend la possibilité d’accéder au télétravail pour tous les ADD, le réexamen du statut de cadre dirigeant, l’alignement du régime de forfait jours-ADD sur celui des cadres supérieurs.
- Il dénonce le jacobinisme toujours plus poussé des caisses nationales qui, sous couvert d’offrir à tous les citoyens un service public uniforme sur tout le territoire, réduisent et appauvrissent le rôle des équipes de direction.
L’augmentation des démissions d’agents de direction est un signal que l’employeur prendrait un risque à négliger car, si elle se confirmait, elle représenterait un danger grave pour tout l’écosystème de la Sécurité sociale.
Mais il y a un danger peut être encore plus immédiat pour le fonctionnement et la performance des organismes, c’est celui d’une démission silencieuse qui s’avère être la partie immergée du phénomène de la démission.
A force de déceptions, de perte de confiance dans la capacité de l’employeur à assurer des mécanismes de reconnaissance en rapport avec leurs responsabilités et leur implication, face au constat d’une dégradation de leurs conditions de travail, combien de temps encore les équipes de direction pourront tenir et jouer le rôle de forces motrices de leurs organismes ?
Nous avons besoin de votre consentement pour charger les traductions
Nous utilisons un service tiers pour traduire le contenu du site web qui peut collecter des données sur votre activité. Veuillez consulter les détails dans la politique de confidentialité et accepter le service pour voir les traductions.