Un vœu syndical pour 2025: un programme de négociation plus ambitieux

 

Le 10 janvier 2025

 

Une réunion paritaire de concertation sur le programme des négociations 2025 s‘est tenue le 7 janvier.

 Nous vous communiquons en PJ la proposition employeur. Nous la jugeons sans surprise puisqu’elle ne fait que recenser des thèmes de négociation incontournables comme les négociations annuelles obligatoires et le renouvellement d’accords ou dispositifs conventionnels qui arrivent à échéance en 2025 ou 2026.

 Sur la thématique des salaires 2025/2026, l’employeur n’a rien dit d’autre que l’extrême prudence avec laquelle il faut envisager ces négociations obligatoires. … une façon de préparer les esprits à la poursuite de la cure d’austérité ?

Il a aussi précisé que le taux RMPP 2025 n’était toujours pas communiqué par la tutelle.

En résumé, des sujets importants certes, mais un programme de routine qui ne dessine pas vraiment de nouvelles perspectives de progrès pour les salariés !
 

La fédération PSTE-CFDT a revendiqué dans une déclaration préalable lue en séance l'inscription de thématiques de négociations supplémentaires (lien avec la déclaration). 

Le Snpdos-CFDT a ses propres attentes par rapport à ce nouveau round de négociations.
 

=> Il maintient comme sujets du dialogue social une série de préoccupations qui sont restées jusqu’alors sans réponse de la part de l’employeur, notamment :

- la clarification du statut de cadres dirigeants ;

- l’harmonisation des régimes du forfait jour;

- des solutions d’aménagements de postes pour les ADD de retour après longue absence ou diminués pour cause de maladie  (dans la continuité de ses demandes et interpellations lors de la négociation classification );

- l’aménagement des fins de carrières en lien avec l'allongement de la durée d'activité et dans le cadre du récent ANI en faveur de l'emploi des salariés expérimentés ».
 

 => Il a porté en réunion du 7 janvier une proposition visant à inscrire la santé mentale des salariés (1) à l’agenda des négociations 2025.
 

Ci-dessous la déclaration préalable communiquée en séance par Alain Jozroland, secrétaire général.

 
« Madame la Directrice,

 Vous n’êtes pas sans savoir que la santé mentale a été annoncée par les pouvoirs publics comme grande cause nationale 2025.
Selon l’OMS, une personne sur quatre pourrait être affectée par une pathologie psychique au cours de son existence. Pourtant le sujet reste encore largement tabou !


Difficile à aborder dans la sphère privée, il rencontre encore également des réticences de la part des employeurs pour s’en emparer.

Selon un sondage OPINIONWAY récent, 3 salariés du privé sur 4 considèrent pourtant que leur employeur est le garant de leur santé mentale.

La crise sanitaire a rebattu les cartes et, face à l’augmentation voire l’explosion du nombre de collaborateurs en situation de détresse psychologique , de perte de sens , de Burn out , de dépression , ces mêmes employeurs sont sommés de se mobiliser.
 

Pourquoi ?  Parce que la santé mentale au travail des collaborateurs est une obligation légale pour l’entreprise :
Le code du travail commande en effet aux organisations de protéger la santé physique mais aussi mentale des travailleurs en déployant des actions de prévention, de formation et d’information y afférentes.

C’est une obligation de résultat : fournir des efforts ne suffit pas, il revient à l’employeur de protéger effectivement ses salariés au risque d’engager sa responsabilité !
 

Pourquoi ?  Parce que la santé mentale est un facteur de performance, de fidélisation et d’attractivité pour l’entreprise :
Baisse de la concentration, de la productivité, désengagement , retards , absentéisme , turn-over …les conséquences des affections psychiques sont aussi nombreuses que délétères ou couteuses pour l’entreprise.
A rebours, les sociétés qui prennent soin de la santé mentale de leurs collaborateurs sont plus performantes !

De surcroit, la protection de la santé mentale des salariés peut contribuer à améliorer la marque employeur et la réputation de l’entreprise : pour plus de 60% des salariés interrogés par le cabinet MICHAEL PAGE , l’existence d’une politique RH en faveur du bien-être et de la santé mentale est un critère de choix d’un employeur.
Un atout donc quand il s’agit d’attirer et de fidéliser dans un contexte de guerre des talents !
 

Pourquoi ?  Parce que prendre soin de ses collaborateurs pour un organisme de sécurité sociale, c’est appliquer de façon concrète et tangible le principe de symétrie des attentions :
Porter attention à ses salariés comme on souhaite qu’ils portent eux même attention à leurs « clients » en montrant par l’exemple ce qu’il faut viser, ce que l’on peut obtenir et ce que l’on peut ressentir. C’est tout simplement être cohérent !
 

 Enfin, « last but not least”, parce qu’une santé mentale dégradée coûte très cher à l’entreprise (coût évalué 3000 euros en moyenne par salarié et par an) mais également à l’assurance maladie.

 Une étude comparative européenne de l’INSERM a par exemple estimé que 19% des dépressions des actifs sont attribuables en France au harcèlement moral au travail (chiffre le plus élevé d’Europe)

 En tout et par an, la dépression liées aux conditions de travail coute 8 milliards d’euros pour les hommes et 14 milliards pour les femmes
  A cela s’ajoutent les couts liés aux maladies coronariennes, aux TMS, etc.
 

 Vous le savez : Le nombre d’arrêts de travail explose et la cause psychologique est désormais la première cause des arrêts de plus de trois mois. Nul n’est besoin d’insister !

Aussi, nous demandons que soit inscrite à l’agenda des négociations la question de la santé mentale qui , de grande cause nationale pourrait se décliner en grande cause pour le régime général de sécurité sociale.»
 

Pour le Snpdos-CFDT, l’erreur serait de se réfugier derrière le prétexte du marasme budgétaire, pour justifier l’immobilisme ... Être conscient des difficultés et choisir une posture responsable n’impose pas d’être résigné. Il y a tant à faire pour améliorer la vie des salariés.
 

Faire de la santé mentale une grande cause du régime général est une piste d’action ambitieuse qui a toute sa place dans le champ du dialogue et de la négociation sociale.
 

La balle est dans le camp de l’employeur…

 

 Prochaines étapes 
- Examen des propositions par le COMEX Ucanss du 15/1
- Adoption du projet d’agenda des futures négociations par le COR Ucanss du 30/1

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